Qui vers de riche histoire, veut entendre et ouïr
Pour prendre bon exemple et prouesse cueillir
De connaître raison d'aimer et de haïr
De ses amis garder et chèrement tenir.
Mille cinq cents ans après, de tels faits souvent magnifiés par les rédacteurs de ses épopées, ne peuvent qu'inspirer les chevaliers en quête de bravoure, d'autant que les enlumineurs et autres illustrateurs, sans aucun souci historique, placent le héros macédonien dans des décors plus médiévaux qu'antiques, lui prêtant ainsi qu'à ses troupes, les armes et les équipements des temps féodaux.
En -332, après un long siège, Alexandre s'empare de Tyr et de son port, lui assurant une excellente position stratégique pour contrôler l'immense empire perse qu'il a fini par conquérir après dix années de haute lutte et pour lui faciliter le chemin vers l'Égypte dont il devient le pharaon en -331.
— Le beau discours que voilà. Mais à traverser les siècles, j'imagine et le crains que mes exploits soient tombés en oubli.
— Que non, car Alexandre, le poète, et tant d'autres
Ont eu pour volonté d'être de bons apôtres.
Ils ont narré, écrit et même enluminé
Tout ce qui fait votre glorieuse destinée.
— Exceptée la curieuse expression qui reste la vôtre, je me sens rassuré. Mais puisqu'ils sont - selon vous - si nombreux, et je m'en réjouis, qu'apporte de plus le dit Alexandre dans l'exaltation de ma mémoire ?
— Peut-être magnifie-t-il parfois votre existence
En lui donnant ainsi toujours plus d'importance.
Ainsi frappe-t-il mieux l'esprit des chevaliers
De son temps, pour qu'épée en main et bouclier,
Ils s'inspirent de vous et soient plus valeureux
Sur le champ de bataille.
— Voilà qui est heureux !
Mais... Me voilà céans à parler de travers
Ainsi que vous le faites. Douze pieds et en vers ;
Est-ce une maladie incurable ? Malandrin !
— Ce n'est point maladie... C'est un alexandrin ! »
Alexandre de Paris, dans la rédaction de son roman d'Alexandre, eut comme idée originale de s'écarter des métriques en usage, octo et décasyllabes, pour s'exprimer en dodécasyllabes (soit douze pieds séparés en leur milieu par l'hémistiche) qui furent, en raison du sujet abordé et tel un ultime hommage, communément appelés alexandrins.
Chemise, gambison, cotte de maille, tabard ou cape...
Calot, cervelière, heaume ou casque...
Épée à une main ou à deux mains...
Bouclier ou dague...
Finalement, est-ce l’équipement qui fait le chevalier ou est-ce le chevalier qui donne vie à son équipement ?
Même si au fil du temps les métaux ont évolué, même si les formes se sont modifiées, le symbole n'a jamais changé : préserver son combattant, combattre l'ennemi, appartenir à un clan ou une communauté mais surtout afficher haut et fort son identité !
Inventez-vous ou ré-inventez-vous si besoin, mais n'oubliez pas qui vous êtes.