Depuis une nuit des temps fort longue, d'un minerai ferreux extrait des entrailles de la terre et par l'action du feu de mon bas fourneau, je purifie le fer et le travaille pour que prennent formes tant les objets de métal les plus usuels que les armes les plus sophistiquées.
À me voir ahanner, à considérer mon visage noir de sueur et de suie, quand je frappe sur l'enclume la pièce de métal rougie par le feu, quand elle crache force étincelles sous les coups de marteau, quand je la trempe encore et toujours dans un baquet d'eau froide avant de la plonger de nouveau dans les flammes de ma forge au milieu des charbons incandescents, ne croyez pas que ce soit de simples séries de gestes accomplis sans réflexion.
Car, sans en connaître la science exacte, mais par la sapience que procure une longue expérience, je devine, rien qu'à la couleur du métal et rien qu'à la note que produit à son contact l'outil de frappe, l'instant précis où je passe d'une opération à une autre.
Je sais aussi m'arrêter au moment précis quand le fer est suffisamment nourri des poussières du carbone provenant de la combustion du charbon de bois pour devenir l'acier le plus subtil, celui où l'équilibre entre dureté et souplesse est atteint, celui où la lame de l'épée ne casse plus et devient arme infaillible.
Et je vais plus loin encore en forgeant ensemble plusieurs couches de métal, les unes de fer et les autres d'aciers aux divers dosages de carbone. Ainsi m'approché-je d'une perfection pour laquelle les chevaliers les plus nantis dont j'ai l'estime sont prêts à bourse desfermer jusqu'à des prix comparables à ceux d'un troupeau tout entier.
Cette quête d'absolu n'est cependant pas sans contrepartie. Alors que rougoie nuit et jour mon âtre, par craintes d'incendies qui se propageraient dans tout le village, le mien logis-atelier est isolé des autres bâtisses.
Il est même sis au plus près d'une rivière dont je peux, le cas échéant, user de la force de ses flots pour actionner la meule qui broie les minerais.
Cette légitime prudence a pour effet que je vis à l'écart et pour navrante conséquence que je deviens suspect aux yeux du commun.
Qui n'a pas rêvé d'être un jour ce chevalier, pourfendeur de dragons, héros des champs de batailles, combattant aguerrit, stratège et visionnaire, craint et aimé. Période de renouveau et de découvertes, précurseur des révolutions commerciales et intellectuelles, le Moyen Age est un formidable terrain de jeux pour qui sait s'ouvrir aux passions, aux grandes épopées, à l'engagement et à l'Histoire. Du roi Arthur aux Templiers, l'épée a toujours été le signe distinctif du Chevalier. Transmise de père en fils, offerte par le seigneur, dédiée à une cause, son symbole a traversé le temps pour arriver à vous aujourd'hui. Et parce que le Moyen Age ne se limite pas aux combats, laissez-vous embarquer dans la découverte d'ouvrages à feuilleter et de châteaux et de lieux à visiter.
#Terressens est là pour vous accompagner sur ce chemin de découvertes, de passions et de Sens. Entrez dans notre Monde et rêvez avec nous.